Quels sont les éléments qui donnent à un candidat l'avantage sur les autres ? S'agit-il d'un diplôme prestigieux ? D'un CV avec une liste interminable d'entreprises classées au CAC 40 ? Les experts en recrutement suggèrent qu'il pourrait y avoir une évolution dans les méthodes d’embauche, avec un accent mis sur les compétences, plutôt que sur la longueur du CV. Zoom sur cette démarche.
Ne plus se concentrer sur les diplômes, qualifications, antécédents et expériences professionnelles mais uniquement sur les compétences, à la fois douces (aussi appelées soft skills) et dures (ou hard skills), c’est une pratique que recommandent de plus en plus les équipes RH.
Des chiffres qui illustrent cette bascule vers une nouvelle méthodologie de recrutement
Selon une étude publiée par General Assembly, un diplôme universitaire est toujours exigé dans 52 % des offres d'emploi pour des postes dans la technologie, tandis que 45 % des répondants citent le diplôme comme un facteur déterminant. Pourtant, 90 % des responsables des ressources humaines interrogés par General Assembly ont déclaré craindre que les méthodes de recrutement actuelles ne suffisent pas à pourvoir les postes vacants sur le marché du travail. Seuls 23 % ont modifié leurs exigences afin d'offrir davantage d'opportunités aux candidats issus de viviers non traditionnels.
Pourtant on constate que les employeurs mettant en œuvre un recrutement basé sur les compétences en tirent des bénéfices. Ainsi, environ 40 % des professionnels du recrutement sur LinkedIn utilisent des données relatives aux compétences pour identifier les candidats, soit une augmentation de 20 % en glissement annuel, et ils sont 60 % à être davantage susceptibles de pourvoir un poste vacant que ceux qui n'exploitent pas de données sur les compétences.
L'une des façons par lesquelles les employeurs mettent en œuvre le recrutement fondé sur les compétences consiste à ne plus exiger de diplôme dans leurs offres d'emploi. D'après une étude menée par la Harvard Business School, cette «remise à zéro des diplômes» s'est produite en deux vagues, en commençant en 2017, en réponse à un marché de l'emploi tendu. Entre 2017 et 2019, les employeurs ont réduit leurs exigences en matière de diplômes pour 46 % des postes à compétences moyennes et 31 % des postes à compétences élevées. La deuxième remise à zéro a eu lieu au début de la pandémie de coronavirus, lorsque les employeurs se sont montrés de plus en plus disposés, du moins temporairement, à renoncer à exiger un diplôme pour de nombreux emplois.
Se concentrer sur les compétences: une façon de gommer les inégalités
On constate que les qualifications et les expériences des candidats tirent souvent leur origine de circonstances indépendantes de leur volonté. Certaines personnes n'ont pas eu la chance d'étudier à l'université, et beaucoup d'autres sont exclues de certains secteurs et de certaines fonctions car elles n'ont pas eu le cheminement de carrière adéquat. En outre, certaines études suggèrent que les indicateurs traditionnels – tels que le nombre d'années d'expérience – ne sont pas toujours le meilleur moyen de prédire l'adéquation d'un candidat à un poste.
Avec une approche axée sur les compétences, les employeurs peuvent évaluer équitablement des expériences plus diverses et embaucher des personnes dont le profil était auparavant laissé de côté. Les méthodes fondées sur les compétences tiennent compte du fait que tout le monde n'a pas le temps ou les moyens de poursuivre des études, mais en aucun cas elles n'invalident les diplômes: elles permettent à chacun de trouver plus facilement l'emploi qui lui convient en encourageant les employeurs à tenir compte d'une plus grande diversité de données.
Recruter en se basant uniquement sur les compétences, c'est donc un changement vers un recrutement encore plus rigoureux et équitable, qui fait le lien entre les opportunités d'emploi et les personnes adaptées.
Un process de recrutement à adapter pour se baser sur ce nouvel impératif
Les compétences constituent un indicateur de talent de plus en plus décisif selon les responsables des ressources humaines, qui affirment que les compétences et la créativité seront essentielles dans leurs démarches de recrutement au cours des vingt prochaines années. Et justement, pour que les recrutements basés uniquement sur les compétences soient parfaitement adaptés aux besoins des entreprises, il est plus que jamais nécessaire pour les employeurs de déterminer avec une grande précision les compétences recherchées dès le début du processus de recrutement. Dans un second temps, des méthodes de recrutement rigoureuses quant à l’évaluation de ces compétences peuvent être mises en place : tests de personnalité, mises en situation ou encore assessment centers.
Au vu de l'évolution du travail, nous devrons offrir un renforcement des compétences ou un perfectionnement à plus d'un milliard de personnes d'ici à 2030. La tension du marché du travail et la pandémie de coronavirus ont stimulé la bascule vers le recrutement basé sur les compétences au détriment des pratiques traditionnelles, mais cette dynamique doit être maintenue si les employeurs veulent pouvoir surmonter les défis du marché de l'emploi. Un avenir plus équitable et plus productif est possible, et le recrutement fondé sur les compétences peut y contribuer. Nous sommes là pour vous aider. Contactez un recruteur LHH Recruitment Solutions dès aujourd'hui!